De l’université à l’entrepreneuriat… pour un inculte de l’indépendance
En septembre prochain, voilà deux ans que j’aurai quitté les bancs de l’école pour me lancer dans la « vraie vie », comme disent certains. Avant d’y retourner un jour, au tableau, pour enseigner ? Je travaille à présent dans le but de progresser, d’évoluer, d’avancer, poussé par la légèreté de la liberté qui s’emploie à évincer le frein de l’insécurité. Liberté, insécurité, sont des mots qui souvent accompagnent celui de l’indépendance. Qu’il s’agisse du statut social, au travers de textes juridiques… Qu’il s’agisse de l’unité culturelle et économique au travers de discours politiques… ou qu’il s’agisse du trait de caractère, du mode de vie, au travers d’articles philosophiques.
Il y a deux ans, j’ai eu la chance de rencontrer le monde de l’entrepreneuriat grâce à mon entrée au capital de BestValue et mon association à l’équipe opérationnelle. Pourtant, avant ce coup du destin, ma carrière était toute tracée… Dans mon esprit s’était développée une idée prédéfinie du travail, très logiquement influencée par mon entourage, mon environnement. J’étais décidé à travailler pour une grosse structure, en tant que salarié. J’étais loin d’imaginer le mode de travail qui m’attendait.
Etre indépendant, c’est être aux commandes du département commercial, marketing, production, après-vente, financier, administratif, de direction et de développement… en même temps. Liste non exhaustive, évidemment. Là où la réflexion au sein de grosses organisations est parfois cloisonnée à son propre environnement, chacune des décisions de l’indépendant se doit d’être appréciée à tous les étages. Bien sûr, développer sa propre entreprise ne fait pas d’un ou d’une professionnelle, un ou une spécialiste à tous niveaux. Mais cela forme l’entrepreneur à être un bon généraliste qui par ailleurs… est devenu une spécialité en médecine.
Etre indépendant, c’est aussi savourer le gout de l’opportunité. Tout est ouvert. D’une légère réorientation de marché à la redéfinition totale du business model en passant par une sensible modification de l’offre… chaque option est accessible, envisageable et peut être implémentée à plus ou moins court terme. Cette flexibilité, cette liberté, rime avec responsabilités. Elle a bien entendu ses limites, tout comme l’indépendance et donc l’entreprenariat. Les risques sont à mesurer, à étudier. Foncer sans compter n’est pas toujours la solution.
En finance est souvent abordé le principe de l’effet de levier. S’endetter à coût raisonnable offre un meilleur retour sur capital tout en élargissant ses perspectives de développement. Cela représente un risque effectivement… L’entreprise sera-t-elle capable de générer suffisamment de cash-flow pour faire face à ses obligations ? Pas toujours confortable cet effet de levier… mais cela vaut la peine d’y réfléchir, non ?
Etre indépendant, n’est-ce pas l’effet de levier professionnel de certaines et certains d’entre nous ? Prendre le risque… de réussir ? Obtenir le droit de vivre de son propre projet, en association ou non, pourvoir le développer sans frein, sans limite… Oser sortir de sa zone de confort, du cadre implicite qui nous semble presque imposé au regard du régime réservé aux indépendants. Bien entendu, cela implique des sacrifices, une insécurité, qu’il faut mesurer en fonction de nombreux paramètres. Pas toujours confortable cet effet de levier… mais cela vaut la peine d’y réfléchir, non ? À méditer…
Ni standard, ni uniformisation. Chacun doit s’assurer de faire ce qu’il aime et dans les conditions idéales qui lui sont propres. Employé, ouvrier, indépendant, chacun y trouvera son bonheur. Et pourquoi ne pas jongler entre ces modes de travail au cours d’une carrière ? Je suis convaincu que toutes les formules offrent des avantages et inconvénients que toutes et tous apprécieront de manière personnelle. Il s’agit peut-être juste de s’en rendre compte…
Antoine Renier, BestValue